Développement durable en Afrique & Satellites - page 11

Identités - 9
L
’hypothèse selon laquelle l’Afrique est
le “berceau de l’humanité” continue
d’être étayée par des découvertes qui
corroborent la thèse selon laquelle l’ancêtre
commun à l’homme et aux autres singes a
vécu en Afrique et que la divergence des deux
lignées a eu lieu ici. Jusqu’à présent,
les études moléculaires estiment que la
séparation entre les humains et les
chimpanzés (nos plus proches parents) avait
eu lieu vers 7-5 Ma et celle d’avec les gorilles
vers 9-8 Ma (Kunimatsu et al., 2008).
Un continent qui jadis découragea les
explorateurs, les historiens aussi bien que les
colonialistes doit sans aucun doute être
désigné comme le berceau de l’humanité,
notre maison commune.
Des milliers de fossiles d’hominidés et
d’objets culturels y ont été retrouvés, en
particulier dans ses systèmes de rifts. Des
gènes des premiers humains ont été
découverts en Afrique du Sud mais on trouve
une grande diversité généalogique dans les
peuples d’autres pays comme l’Ethiopie, le
Soudan et le Kenya. L’exemple des Turkana du
Nord du Kenya montre qu’il y a eu durant très
longtemps des échanges et des mouvements
à l’intérieur de leur territoire. Dans son livre
“Le voyage d’un Homme: une Odyssée
Génétique”, Spencer Wells décrit comment
voilà environ 60 000 ans les humains ont
quitté l’Afrique pour peupler d’autres parties
de la planète. Cela confirme que c’est en
Afrique que l’espèce humaine a vécu le plus
longtemps et renforce également l’hypothèse
de l’“Origine Africaine Récente” (OAR), selon
laquelle les humains modernes sont le
produit d’un événement de spéciation survenu
en Afrique durant le Pléistocène supérieur.
Cela place l’Afrique dans le champ de la
diversité, avec des découvertes de fossiles
telsque
Sahelanthropustchadensis
,surnommé
Toumaï (“espoir de vie” en Dazaga, la langue
locale du Tchad),
Kenyanthropus platyops,
Australopithecus africanus, Australopithecus
boisei, Homo habilis, Homo erectus
(“Lucy” et
“Garçon de Turkana”) ainsi qu’
Homo sapiens
.
Un ancêtre commun
Ces fossiles sont lamarque d’un continent
qui a du connaître la diversité humaine voilà
très longtemps et qui aujourd’hui continue de
l’afficher, intégrée dans l’unité. Des premiers
australopithèques à l’homme moderne
apparaît un certain nombre de tendances
claires (jamais continues ni uniformes) :
augmentation du volume du cerveau, de la
taille du corps, utilisation croissante des outils
– de plus en plus sophistiqués –, diminution
de la taille des dents et de la robustesse du
squelette. Au sein de cette diversité existe
cependant un ancêtre commun, toujours
difficile à identifier mais qui, assurément,
unifie l’humanité.
Avec les humains modernes est apparue
la diversité dont témoignent leur culture, leur
économie et leurs activités sociales. Ces
caractéristiques, bien que variées, ont été et
continuent d’être partagées grâce à des
innovations et aux avancées technologiques,
ainsi que par la culture matérielle. Par
exemple, les humains n’ont pas créé leurs
premiers outils de manière isolée. Ils
s’échangeaient des hachettes en pierre et des
aiguilles en os, ou bien partageaient les
connaissances et les matières premières
pour les fabriquer. Cet ancien mode de
fonctionnement est toujours en vigueur
aujourd’hui. La technologie de la fabrication
du fer a été perfectionnée au cours des âges
pour des raisons d’efficacité économique. De
même, celle de la céramique : on l’a utilisée
dans le passé pour la poterie et, aujourd’hui,
les Asiatiques l’ont perfectionnée pour
fabriquer divers produits en céramique.
Le développement et la gestion des
ressources naturelles ont souvent pour
origine aussi bien la science moderne que les
savoirs traditionnels. En faisant appel à la
science moderne, nous voulons mieux gérer
nos ressources, en particulier via l’irrigation
à grande échelle, les engrais chimiques et
les pesticides, les cultures hybrides etc.
En utilisant les savoirs traditionnels, nous
bénéficions des apports d’un long historique
en matière de gestion et de survie dans des
Ci-dessus,
Leptis Magna (Libye) est l’un des sites
romains antiques les plus spectaculaires et les
mieux conservés de Méditerranée.
© Y. Rouillon/Suds-Concepts
À gauche
, Plafond de la tombe de Ramses Vl (1237
à 1145 av. J.-C.), rive ouest de Louxor (Égypte),
montrant la déesse Nout qui, le soir, avale le Dieu
soleil Rê.
© J.D. Dallet/Suds-Concepts
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