de même qu’avec les changements
technologiques qui sont évidemment affectés
par l’évolution temporelle des conditions
environnementales et climatiques. Un climat
favorable et une interaction accrue entre
des communautés poursuivant des stratégies
de subsistance différentes mais également
complémentaires leur ont permis d’échanger
et de partager des idées et des systèmes de
connaissances qui ont prévalu au sein de
certains groupes ethniques ou concernés par
la subsistence.
L’accès aux ressources
Le mode de vie des chasseurs-cueilleurs
a changé à cause des migrations et de
l’installation, dans leurs territoires, de pasteurs
puis de communautés agraires, ainsi que par
l’intégration des connaissances de tous ces
groupes. Cela a créé une communauté
dynamique élevant des individus et des
personnalités du groupe à des positions de
responsables. Certains indicateurs matériels
se combinent pour étayer cette proposition :
les signatures matérielles liées à l’évolution
des modes d’habitat, de fortification, des
pratiques funéraires, de territorialité et de
migration, toutes se combinent pour étayer
les hypothèses sur la guerre et la violence.
La capacité à contrôler l’accès aux
ressources ou aux routes commerciales est
un élément important d’une complexité
émergente et de la centralisation politique. Le
pouvoir physique et militaire, qu’inclut cette
proposition, peut restreindre l’accès aux
sources de création de richesse et de
production. Sécuriser la production de fer
était par exemple très important pour les
dirigeants. Au-delà du seul contrôle politique
de la capitale de l’Etat, disposer de la force
physique pour contrôler seuls l’accès à ces
ressources était donc probablement une
nécessité.
Les hiérarchies de pouvoir étant établies,
quelles stratégies les dirigeants utilisaient-
ils pour se maintenir en place et s’attribuer
plus de richesses, de statut, de pouvoir ? Les
chemins empruntés et les mécanismes
utilisés pour centraliser ce pouvoir diffèrent
d’une situation à l’autre. Dans ce cas précis,
les élites accumulaient d’abord des richesses
sous la forme de troupeaux de bovins puis
investissaient dans le commerce de l’or et de
l’ivoire avec la région côtière. Pour ce faire, ils
investirent aussi dans des infrastructures,
locales et régionales, considérées comme
viablespour lescommunautésqui exploitaient
des ressources à la fois différentes et
complémentaires. Ces dernières étaient par
conséquent prêtes à se soumettre et à être
ainsi intégrées à l’économie politique régionale.
Nous devons tirer les leçons de ces
engagements du passé que l’on peut utiliser
aujourd’hui pour faire progresser l’économie
de l’Afrique. Par exemple, des systèmes qui
permettent de partager et d’améliorer la
circulation de biens et de connaissances par
delà les frontières sont importants pour
assurer la croissance économique du
continent africain.
c
Dr. Purity W. Kiura
Archéologie
Musées Nationaux
Kenya
Les dunes de Merzouga dans le Tafilalet (Sahara marocain) sont situées sur la route des caravanes menant du Niger à Tanger. Vue d’artiste.
© J.D. Dallet/Suds-Concepts
Construction en 1963 du centre de suivi satellites de l’Afrique du Sud (aujourd’hui Centre de télémesures/
télécommandes satellites SANSA), à Hartebeesthoek.
© J.D. Dallet/Suds-Concepts, D.R
Identités - 11