Développement durable en Afrique & Satellites - page 14

12 - Développement Durable en Afrique & Satellites
L
a pluralité de l’Afrique reflète celle de
ses paysages. Son espace, limité par
deux tropiques astronomiques situés
par 23°27’N et 23°27’S et qui s’étend de part
et d’autre de l’équateur géographique, offre
une diversité de sites particuliers allant des
déserts aux forêts sempervirentes. Au-delà
de ces tropiques, à la lisière des déserts du
Sahara, au nord, et du Namib et du Kalahari,
au sud, s’étendent des paysages et une
ambiance climatique méditerranéenne qui
excluent du domaine tropical l’Afrique Australe
et le Maghreb ou “presqu’île du couchant”,
c’est-à-dire, l’Ouest, là où le soleil se
couche, vu d’Arabie : “Jazîrat al Maghrib”.
Entre la Méditerranée et le Sahara qui
abrite les massif du Hoggar et du Tibesti et
qui est marqué par la présence de vastes
plaines rocailleuses et d’immenses dunes
de sable, s’élève la cordillère de l’Atlas. Une
sorte de protection naturelle, de plus de
4 000 m d’altitude, contre la progression du
désert mais qui, toutefois, reste ouverte
sur l’Atlantique.
Cette partie de l’Afrique extratropicale,
caractérisée par un plissement alpin récent,
a la même structure physico-géologique
que son homologue du Sud, l’Afrique Aus-
trale. Celle-ci possède un relief plus simple
constitué d’un plateau intérieur (veld), s’élè-
vant entre 700 et 2 000 m et des escarpe-
ments bordiers qui le séparent des zones
littorales. Ils forment au sud-est la chaîne
montagneuse du Drakensberg qui culmine à
3 482 m avec le Thabana-Ntlenyana.
Le Sahel, vastes paysages steppiques,
“rivage” démuni devant l’inexorable avancée
du sable du Sahara, exacerbée, dès les
années 70 par une terrible sécheresse aux
effets induits, sépare les écosystèmes arides
et désertiques du nord des régions méridio-
nales de savanes humides et pluvieuses.
S’agissant de la partie intertropicale de
l’Afrique, même si sa position, entre Cancer
et Capricorne lui confère un climat tropical,
par définition, celle-ci doit être nuancée.
Interviennent en effet d’autres facteurs
locaux qui perturbent l’acception habituelle
que l’on donne au milieu tropical classique,
marqué par l’évolution en sens contraire de
la chaleur et des pluies de l’équateur vers
les tropiques. Dans ce sens, la pluie dimi-
nue alors que la température augmente ;
les amplitudes thermiques sont écrasées à
l’équateur alors qu’elles se creusent vers
les tropiques.
Par ailleurs, les reliefs de montagnes
au cœur de l’Afrique tropicale créent des
microclimats qui rappellent le temps et les
paysages caractéristiques des latitudes
tempérées :
- abaissement de la température avec
l’augmentation de l’altitude ;
- recrudescence de la pluie avec l’éta-
gement collinéen et supramontagnard où
apparaît la pelouse “alpine” et, en contre-
bas, la végétation étagée reproduit la suc-
cession de bandes végétales de différents
domaines.
Ailleurs, outre la typologie classique
propre au milieu tropical, existent des
espèces endogènes, caractéristiques de
cours d’eau, de lacs, de rivières et de
lagunes qui répondent à des formations
géologiques caractéristiques.
A côté des grands lacs, Tchad, Malawi,
Tanganyika et Victoria, d’importants cours
d’eau – Congo, Chambeshi, Zambèze – et
autres rivières coulent lentement dans la
forêt sempervirente, où les fortes précipi-
tations maintiennent des crues fréquentes
et quasi annuelles. D’autres cours ‘eau,
le Niger et le Sénégal, par exemple, s’éloi-
gnent de leur source, déambulent et tra-
versent des régions moins propices aux
pluies, créant, par endroits, des paysages
d’une rare beauté, avec de vastes étendues
d’eau recouvertes de plantes aquatiques
l’Afrique. De la même manière, il arrive que
certains végétaux tropicaux s’offrent aux
paysages froids et très éloignés de leur mi-
lieu habituel. Il en est ainsi de la banane en
Islande ou sur les montagnes libanaises, à
la faveur d’un ensoleillement pour le
second cas et de l’apparition d’une couche
chaude d’inversion thermique dans le premier.
L’eau abonde partout sur le continent
africain. Des côtes méditerranéennes au
Cap de Bonne Espérance s’enfonce, parfois
assez loin dans les terres, un réseau de
— de plus en plus envahissantes du fait de
l’artificialisation des milieux — abris
momentanés, avant ou après la traversée
du Sahara, pour les oiseaux et échassiers
migrateurs à la recherche d’un climat moins
rigoureux, selon l’hiver de l’hémisphère.
Au Sahara, où quelques précieux oasis
rythment le quotidien de très peu d’humains,
s’écoule, paradoxalement, le plus grand
fleuve au monde : le Nil, berceau d’une des
plus anciennes civilisations, liant naturel
entre le grand rift africain et la Méditerranée.
À Lalibela (nord de l’Ethiopie), tradition et technologie coexistent. L’agriculture est le plus important
secteur économique du pays (plus de 40 % du PIB, 60% des exportations, 80 % des emplois) qui cède de
grandes étendues de terres fertiles à des firmes étrangères des pays riches.
© J.D. Dallet/Suds-Concepts
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