Développement durable en Afrique & Satellites - page 121

la précarité des populations ru-
rales déjà fragilisées.
Suite aux résolutions
prises lors du Sommet
mondial pour le déve-
loppement durable de
2002, l’Afrique a re-
nouvelé son enga-
gement dans ce
domaine via l’ini-
tiative
NEPAD
(Nouveau parte-
nariat pour le
développement
de l’Afrique). Le
cadre en a été fixé
par des décisions
d’ordre politique visant à
remettre les économies
africaines sur la voie d’une
croissance et d’un développe-
ment durable dont les trois piliers sont les
bonnes pratiques de gouvernance, la créa-
tion d’infrastructures et le partenariat avec la
communauté internationale du développe-
ment.
Le Plan de mise en œuvre de
Johannesburg a été adopté à l’issue du
Sommet mondial pour le développement
durable. Il fournit un cadre pour la mise en
œuvre d’engagements pris par la Confé-
rence des Nations Unies sur l’environne-
ment et le développement, notamment
l’initiative sur l’eau, l’énergie, la santé,
l’agriculture et la biodiversité (WEHAB).
Le Plan d’action de Johannesburg recon-
naît au NEPAD le rôle d’offrir un cadre
pour le développement durable du conti-
nent africain. Ce plan entérine également
la nécessité d’engager des actions à tous
les niveaux pour la création d’un environ-
nement propice aux objectifs locaux, ré-
gionaux et nationaux de croissance écono-
mique et de développement durable.
En Afrique comme partout ailleurs, le
développement durable passe par l’accès
aux données, à l’information et à la connais-
sance, et par là au rôle important de la tech-
nologie, y compris celle liée aux satellites.
Son utilisation aura un impact très bénéfique
sur plusieurs secteurs du développement, en
particulier l’environnement, l’agriculture, la
santé, la sécurité, l’éducation, la gestion des
catastrophes et des interventions d’urgence.
On oublie parfois que la science et l’esprit
scientifique ont d’abord émergé sur le conti-
nent africain. Les civilisations de l’Antiquité
n’ont produit aucune autre personnalité de la
stature du vénérable sage égyptien Imhotep
(2655-2600 av. J.-C). Docteur, poète, philo-
sophe, scientifique et architecte, Imhotep fut
le vizir de Djoser, pharaon de la III
e
dynastie.
Si la Grèce antique
est devenue le ber-
ceau de la civilisa-
tion occidentale,
c’est en grande partie
grâce à l’enrichissement
mutuel des idées avec
l’Égypte des pharaons.
La capacité à maîtri-
ser la nature et à mobili-
ser tout son potentiel est
inhérente au patrimoine
génétique africain. Dans
ses efforts pour dévelop-
per ses compétences tech-
nologiques, l’Afrique devra
donc compter sur ses
propres ressources mais aussi
sur la coopération internatio-
nale. Les ressources naturelles
africaines font partie du patrimoine
de l’humanité. Il est dans l’intérêt de
chacun d’aider l’Afrique à surmonter ses
nombreux défis et à faire en sorte qu’elle
construise des fondations solides néces-
saires à un développement économique
durable et à une meilleure qualité de vie.
Elle pourrait s’inspirer des bonnes pra-
tiques en mettant en place des liens, des
réseaux, des partenariats et des collabora-
tions avec les pays industrialisés ou en voie
d’industrialisation ainsi qu’avec d’autres
pays en voie de développement. Cela facili-
terait en outre l’application de méthodes et
de standards internationaux pour aider
l’Afrique à atteindre ses objectifs dans le
domaine de la technologie.
Selon un proverbe africain "nul courant
ne peut remonter à sa source". L’avenir du
continent africain et, bien sûr, de la famille
des nations ACP, dépendra largement
de notre capacité à utiliser
nos connaissances et notre
compétence technologique pour
résoudre nos problèmes pratiques, en
nous appuyant sur les systèmes de
connaissance endogènes, sur l’apprentis-
sage collectif et l’innovation.
Nous sommes en Afrique dans une po-
sition enviable du fait de notre population
essentiellement jeune, énergique et vigou-
reuse. La meilleure façon de bâtir des
sociétés prospères vivant en harmonie
avec la nature et la grande famille humaine
à laquelle nous appartenons, est d’utiliser
nos systèmes de connaissance endogènes
ainsi que la sagesse de nos anciens, tout en
coopérant avec le reste du monde.
c
Dr Mohamed Ibn Chambas
Ghana
Secretaire Général du groupe ACP
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