Développement durable en Afrique & Satellites - page 111

L
’Afrique doit aujourd’hui faire face aux
défis du développement durable et de
l’adaptation au changement clima-
tique. C’est aussi un continent en dévelop-
pement, mais qui souffre de handicaps ma-
jeurs,commelafaiblessedesinfrastructures
et de l’enseignement supérieur et l’insuffi-
sance des moyens consacrés à la formation
et la recherche. S’ajoute à ce problème de
moyens, probablement comme résultante,
la fuite des compétences. Bien que ce phé-
nomène soit mondial, c’est en Afrique qu’il
pose un grave problème pour le développe-
ment d’un continent.
Notre environnement est soumis à des
perturbations d’origines anthropique ou
naturelle, s’exerçant sur des échelles de
temps et d’espace très variables, qui peu-
vent induire des déséquilibres importants,
provoquer des situations catastrophiques,
parfois dramatiques, notamment dans les
zones à forte densité de population. Avec
de lourdes conséquences sur différents
secteurs socio-économiques.
La zone Océan Indien est particulière-
ment exposée à des risques naturels qui
menacent de façon récurrente et aléatoire
populations et environnement. Dans le
contexte actuel du changement climatique,
ces risques sont amenés à évoluer, se mul-
tiplier ou/et s’intensifier, et même à devenir
une réalité quotidienne. Nous devons donc
les prendre en compte d’urgence et de ma-
nière coordonnée. Par ailleurs, l’accroisse-
ment démographique dans les pays en dé-
veloppement et l’explosion urbaine associée
participent à l’aggravement de la vulnérabi-
lité de notre environnement.
L’apport des scientifiques
La télédétection est un outil particuliè-
rement approprié pour faire face au défi
urgent de l’adaptation et à ceux de la gestion
et du suivi, au quotidien, des risques et
catastrophes à différentes échelles locales
et régionales. Elle est aussi un outil indis-
pensable pour le suivi et l’évaluation des
changements environnementaux et pour la
prévention. Avec la précision de plus en plus
fine des images numériques, un nombre
croissant de satellites dédiés à l’observation
de la Terre et à l’environnement, les images
de télédétection spatiales "se démocrati-
sent" : elles sont en train de devenir le
moyen le plus efficace, le plus simple et le
moins cher pour obtenir des informations
sur la surface de la Terre. Les applications
des images et des données spatiales
connaissent donc un fort développement.
Le CNES (Centre National d’Études
Spatiales français), acteur important dans
le domaine de la télédétection spatiale,
met en place et participe aux projets s’ap-
puyant sur l’utilisation de l’imagerie et
l’observation. Il est également impliqué
dans la région Océan Indien à travers des
actions concrètes de recherche ou de for-
mation et entretient des relations privilé-
giées avec des scientifiques. À Madagascar
il soutient le Comité National de Télédétec-
tion (CNT) et participe également à des
ateliers de formation et à des enseigne-
ments d’un Master international “Télédé-
tection et Risques Naturels”. Une des pré-
occupations principales de ce programme
est d’initier des politiques de renforcement
des capacités en Afrique pour y développer
une masse critique d’experts capables
d’effectuer localement les traitements et
les analyses. Le CNES mène aussi des ac-
tions à La Réunion.
Autre exemple de coopération, le projet
Kalideos/ BD Isles qui vise à mettre à la
disposition des chercheurs et acteurs ré-
gionaux une base de données d’images sa-
tellites prétraitées. Depuis, la communau-
té régionale s’est appropriée le concept et
a décidé l’implantation d’une station de ré-
ception multi-satellites. Quant aux univer-
sités et centres de recherche, ils emboîtent
aussi le pas et doivent relever leur part du
défi, par la mise en place de formations et
de programmes de recherche.
Formation et coopération : des enjeux majeurs
La formation à l’art fait partie de l’éducation. Cette peinture de l’École d’art au village de la Fondation du docteur Albert Schweitzer à Lambaréné (Gabon) a été
présentée pour le projet " Dessine la ville" par les élèves de l’école primaire.
© Sébastien Cailleux/EDAAV
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