Développement durable en Afrique & Satellites - page 103

l’activité est liée à la gestion des incendies et
d’apporter un complément de subvention au
développement du concept des terminaux de
terrain AFIS. Il assure aussi une formation de
premier plan des utilisateurs locaux.
Pour ce qui concerne la coopération et les
partenariats, SAFNET, le réseau d’information
sur les incendies pour l’Afrique australe, dont
je suis l’un des coordonnateurs, rassemble
des scientifiques locaux et étrangers pour tra-
vailler sur des produits satellitaires dédiés aux
incendies qui pourraient aider les gouverne-
ments àmieux comprendre la nécessité de les
gérer. Personne ne peut comprendre pourquoi
64 % du territoire de l’Angola et 58 % de celui
la Zambie partent en fumée chaque année...
FUNDISA, démocratiser les données
Nous allons produire pour chaque pays un
DVDcontenant 10 ans de données comprenant
des séries temporelles de végétation, des
séries temporelles post-incendies et les zones
incendiées. Nous lemettrons à disposition des
experts avec un logiciel open source. Après
analyse, ils seront en mesure de produire des
cartes et des images qu’ils pourront montrer
aux politiques. Cela aidera leurs pays à amé-
liorer leurs politiques de gestion des incendies
et celles en faveur du développement durable.
Plus globalement, et en ce qui concerne la
gestion des catastrophes, le CSIR a défendu
l’initiative "Data Democracy" (Démocratie
des données), sous la responsabilité de mon
collègue Daniel Matsapola. Lancée en 2008,
elle repose sur quatre piliers : accès aux
données, logiciels et outils, diffusion des
données et développement des capacités.
Premier produit issu de cette initiative : Fun-
disa ("enseigner" en langue Zoulou). Il s’agit
d’un disque dur contenant des données —
recues maintenant gratuitement des États-
Unis, du Japon, de la Chine et du Brésil — et
d’un logiciel, que nous diffusons à titre gra-
cieux aux établissements locaux d’ensei-
gnement supérieur. Nous en avons distribué
dix-huit en 2012.
Si la participation européenne à ce projet
n’a pas encore abouti, pour des raisons bud-
gétaires, le soutien d’AMESD pour la Démo-
cratie des données est aujourd’hui acquis aux
pays de la Communauté de développement
d’Afrique Australe (SADC), en ce qui concerne
la diffusion des données et la formation.
c
Philip Frost
Scientifique principal
Institut Meraka, CSIR, Pretoria
Afrique du Sud
À gauche,
Bruno Meyer et Daniel Matsapola au Centre des applications satellite SANSA d’Hartebees-
thoek.
© J.D Dallet/Suds-Concepts.
À droite,
un panneau d’alerte aux riques d’incendie.
© D.R.
En Afrique du Sud, de nombreux incendies
sont causés par des activités liées aux
récoltes (de la canne à sucre notamment), à
lamise en place de pare-feux, à l’incinération
de déchets ou sont d’origine criminelle. Ils
s’expliquent aussi par des raisons cultu-
relles, bien ancrées dans les zones rurales,
comme la croyance selon laquelle un bon feu
de broussailles est gage d’une belle saison
des pluies. Autres causes, les enfumages
d’abeilles, les feux destinés à tuer les souris
et le braconnage, très destructeur. Les prin-
cipaux utilisateurs de nos informations sont
les parcs, la communauté des planteurs et
les associations de protection contre les in-
cendies. Les compagnies comme Eskom ne
disposent pas de leurs propres équipes de
pompiers. Ce combat relève donc de l’action
publique, via un programme gouvernemental
qui permet de former des personnes sans
emploi, le plus souvent issues de commu-
nautés défavorisées, à devenir pompiers.
La formation et la lutte contre l’incendie
exigent beaucoup d’organisation. Le climat
est méditerranéen au sud-ouest du pays,
tempéré sur le plateau intérieur et sub-
tropical au nord-est. D’où deux saisons de
feux : les mois d’été secs de la région du
Cap occidental et les mois secs d’hiver
dans le reste du pays. Les formateurs et
les équipes de pompiers doivent donc se
déplacer tout au long de l’année.
Le principal enjeu est d’éduquer les gens
pour qu’ils comprennent le danger que
constituent des incendies. C’est pourquoi
nous utilisons pour les communautés de
grands panneaux d’affichage illustrant par
des couleurs différentes — bleu, orange et
rouge — les niveaux de risques. Le matin,
une personne est chargée de positionner une
flèche sur le niveau de danger :"ces jours-là,
tu ne dois pas mettre le feu, car c’est mau-
vais", voilà ce qu’apprennent les enfants.
c
Ph.F
Éducation et formation
Formation aux incendies, Centre d’apprentissage des
secours d’urgence, Johannesburg, Afrique du Sud.
©Jan Liebenberg/Firefighter Nation
Philip Frost, près d’une antenne de réception de données satellite au CSIR de Pretoria, Afrique du Sud.
© J.D Dallet/Suds-Concepts.
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