Développement durable en Afrique & Satellites - page 94

I
mmense continent, l’Afrique participe aux
efforts de surveillance de l’environnement
global et de développement économique.
Elle doit donc accepter de se conformer aux
accords internationaux comme la mise en
œuvre de l’Agenda 21 pour le développement
durable et les Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD). Le développement du-
rable repose sur trois piliers : l’environnement,
les questions de société et l’économie, chacun
exposés à de nombreux risques.
Les effets dévastateurs des inondations,
des tremblements de terre ou des incen-
dies influent sur l’environnement, les biens
et les services et conduisent à la destruc-
tion des services publics comme les routes
et les écoles. La sécheresse met en péril la
sécurité alimentaire et plus généralement,
les moyens de subsistance ; la sécheresse
et les invasions de criquets pèlerins affec-
tent la déforestation, l’urbanisation ainsi
que la dégradation des sols.
De grandes quantités de personnes
sont concernées par ces risques. Ainsi, en
Afrique, au cours des années 2000-2001,
35 millions de personnes ont été touchées
par diverses calamités. Et les catastrophes
ou les risques sont devenus un frein au
développement durable.
Que doit faire l’Afrique ? Elle doit affron-
ter ces risques. Si l'on ne peut éviter ceux
M. Kassa de l’Agence nationale de la météorologie (NMA) à Addis-Abeba, Éthiopie, travaille avec des stations
de réception satellites fournissant des informations météorologiques pour les prévisions à court terme.
© J.D Dallet/Suds-Concepts
Un monde de risques
et d'opportunités
Meteosat Second Generation (MSG), vue d’artiste.
Les satellites météorologiques européens opèrent
en orbite géostationnaire à 0° de longitude sur la
côte ouest de l’Afrique.
© ESA-D. Ducros
d’origine naturelle, il nous faut réduire leur
impact en matière économique, sociale et
environnementale. Comment ? Tout d’abord,
en élaborant une stratégie de réduction des
risques et en l’intégrant dans les schémas
de développement. Pour cela, il faut définir
les cibles et choisir les points sur lesquels
concentrer sa stratégie. Cela doit faire partie
de votre politique et vous devez obtenir
l’engagement de tous les décideurs. Faute
de quoi vous ne pourrez rien faire.
Renforcer les institutions
Le deuxième objectif est l’amélioration
de la gouvernance des organismes chargés
des questions de catastrophes ou de réduc-
tion des risques. Il faut parfaire leur capacité
à évaluer et identifier la nature des risques
et des catastrophes ainsi que leur impact
potentiel total sur l’économie. Ensuite, il faut
essayer d’intégrer tout cela dans les méca-
nismes d’intervention d’urgence.
De nos jours, des États se sont dotés
d’organismes de ce type à différents niveaux
et, dans une certaine mesure, l’Afrique a su
initier des politiques appropriées en matière
de développement et de réduction des
risques. Ces organismes ont cependant des
limites : certains d’entre eux disposent de
moyens limités ; d’autres ne font pas leur
travail correctement. Nous devons les ren-
forcer au niveau continental, régional et na-
tional. Voilà où est le défi. Par contre nous
n’avons pas besoin de créer de nouveaux or-
ganismes pour développer des stratégies et
mécanismes adéquats enmatière de risques
liés aux catastrophes. Nous souhaitons éga-
lement améliorer l’utilisation des nouvelles
technologies comme l’information et les
données satellitaires, non seulement pour
évaluer et gérer les risques mais également
pour que les décideurs prennent mieux
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