Balainesh et Adelgaino récoltent du café à leur plantation de Wondo Genet, dans la région de Sidamo. Principalement de variété arabica et de très bonne
qualité, le café représente 60% des recettes totales de l’Éthiopie à l’exportation.
© J.D Dallet/Suds-Concepts
(EPA), les lycées et les universités agricoles
régionaux, les chercheurs des centres uni-
versitaires, les organismes de recherche et
les ONG.
Un exemple de prévention de la dégrada-
tion des sols est visible dans la région qui va
d’Arsi Negele vers Awasa et plus au sud.
Il repose surtout sur les pratiques tradition-
nelles de conservation du sol : l’agroforesterie,
les paillis, la rotation des cultures et autres.
Nous avons pu constater ici la présence d’un
bon nombre de ficus mêlés aux plantations, à
la fois de légumes et autres cultures. Qui plus
est, la tradition chez les paysans de la région
est de planter des oignons, du soja et des
pommes de terre dès les premières pluies,
qu’ils remplacent sitôt la récolte terminée
par du blé. De la sorte ils pratiquent dans
leurs fermes la rotation des cultures tout en
maintenant la terre couverte de végétation
pendant une longue période de l’année. Autre
exemple, le café, une source importante de
revenus pour de nombreux fermiers et qui a
également l’avantage de fournir d’importants
revenus en devises au pays. Ceux de Wondo
Genet introduisent souvent d’autres cultures
dans leurs plantations de café si bien que l' on
pourrait considérer cette pratique comme
une mesure de lutte contre l’érosion du sol.
Les satellites vont aider dans un proche
avenir à lutter contre ce risque de dégrada-
tion du sol. Au milieu des années 1990, le
ministère de l’Agriculture a commencé à uti-
liser l’imagerie satellitaire pour évaluer la
biomasse ligneuse du pays, cela jusque
vers 2004, date de fin du projet. Ce Woody
Biomass Project était supposé renforcer les
capacités pour utiliser des données satelli-
taires afin d’évaluer la couverture
végétale et forestière, et, par extension,
surveiller et documenter la dégradation
des sols. Mais on en est resté là. Il n’y a
plus d’effort de la part du ministère de
l’Agriculture pour renforcer les capacités
afin d’utiliser les données satellitaires.
Aider aux prises de décisions
C’est dans ce sens que le programme
AMESD peut à aider à renforcer les capaci-
tés pour que les pays membres puissent
évaluer et surveiller la dégradation de leurs
sols. Premier objectif, déterminer l’éten-
due et la gravité de cette dégradation aux
niveaux régional et national puis identifier
des zones précises afin de procéder à une
évaluation détaillée. Ensuite aider aux
prises de décision politiques au niveau
régional. AMESD doit également fournir
Addis-Abeba subit une dégradation des terres due
à l’urbanisation et l’industrialisation, entraînant
l’imperméabilisation des sols et la contamination
des écosystèmes par des polluants tels que les
métaux lourds.
© J.D Dallet/Suds-Concepts
plus d’informations détaillées sur les régions
des pays de l’IGAD gravement touchées par la
dégradation de leurs sols de façon à ce qu’il
adoptent des mesures adéquates pour leurs
ressources nationales.
c
Pr. Fisseha Itanna
Faculté des sciences de la vie
Département des sciences naturelles
Université d’Addis-Abeba
Éthiopie
Risques - 97