Développement durable en Afrique & Satellites - page 95

Ras Kamboni, Somalie. Un infirmier mesure le bras
d’une jeune fille lors d’une évaluation nutritionnelle
hebdomadaire organisée par DIAL, une ONG locale,
et l’UNICEF (juillet 2012).
© Kate Holt/IRIN
Tentes du Camp Badbaado vues sous la crosse d’un fusil d’un convoi de l’Union africaine. Ce camp a été mis en place pour les personnes arrivées à Mogadiscio
depuis les régions de Somalie où elles souffraient depuis quatre ans de très longues périodes de sécheresse (juillet 2011).
© Kate Holt/IRIN
conscience des enjeux actuels. Si vous vou-
lez qu’ils fassent preuve de volonté politique,
vous pouvez utiliser des données/informa-
tions ou images satellitaires afin de montrer
l’ampleur des désastres. L’Afrique est un im-
mense continent et grâce à l’imagerie satel-
litaire, vous pouvez faire apparaître sur une
seule vue une vaste zone touchée. C’est un
bon outil au service du développement du-
rable. Au-delà des décideurs politiques,
nousdevonsaméliorer laprisedeconscience
du grand public. Là aussi, les données satel-
litaires peuvent être utiles. En utilisant des
séries temporelles montrant l’impact de
certaines catastrophes comme la déforesta-
tion, la sécheresse et l’érosion des sols,
nous pouvons expliquer "Voilà ce qui se pro-
duit parce que vous faites ceci ou cela ; vous
devez éviter de mettre trop de pression sur
l’environnement".
Surveillance de l’Environnement
Nous pourrions présenter ceci à des
techniciens mais je pense que les écoles
seraient les meilleurs endroits pour sensi-
biliser et communiquer. Les établissements
secondaires et primaires de régions éloi-
gnées où vous pouvez montrer un film sont
les plus appropriées. Les élèves en parle-
ront à leurs parents, à la communauté et
cela aidera à amorcer la transition vers le
développement durable. C’est ce qui se
passe dans le village de Nganyi au Kenya
occidental où les relations au niveau com-
munautaire font participer les écoles, les
jeunes et la communauté à l’intégration du
savoir indigène en matière de réduction des
risques, après la publication de prévisions
saisonnières du climat au niveau local.
En identifiant les risques avant que les
dommages ne se produisent (inondations,
sécheresse, sécurité alimentaire par exemple)
les données/informations satellitaires peu-
vent jouer le rôle d’un système ou d’un outil
d’alerte précoce. Cette notion de risques
peut ensuite être intégrée dans les disposi-
tifs d’urgence.
Les applications peuvent être encore
plus larges : le satellite peut être utilisé
pour la surveillance de l’environnement
comme c’est le cas avec le programme
AMESD. Les technologies satellitaires peu-
vent fournir des données ou informations
utiles à une planification intégrée. Si, par
exemple, vous avez réalisé un bon plan
d’aménagement du territoire et d’occupa-
tion des sols, alors vous êtes en bonne voie
pour mettre en application le développe-
ment durable. Le continent africain est trop
vaste pour que cet aménagement soit fait à
partir de données de terrain. L’utilisation
de données/informations satellitaires faci-
lite les choses et à moindre coût.
Bien sûr, il y a des limites. Les principales
sont l’éducation, la sensibilisation, l’innova-
tion. Nous devons montrer aux populations
les conséquences dans le temps d’une mau-
vaise gestion ou de comportements inadé-
quats. Prenez l’exemple des forêts : au-
jourd’hui la tendance est de s’assurer que
chaque morceau de bois utilisé provient de
forêts gérées de façon durable. Mais cela en-
traîne un grand débat en terme de priorités.
L’accès au marché est, nous en convenons
tous, une condition du développement mais il
est difficile de trouver un juste équilibre entre
protection de l’environnement et développe-
ment économique.
En ce qui concerne l’utilisation des données
satellitaires, nous avons besoin d’un cadre po-
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