L’île de Praslin aux Seychelles, célèbre pour ses plages de sable blanc et ses noix de "Coco de mer" qui poussent uniquement sur les anciens palmiers géants
du parc naturel de la Vallée de Mai. Le tourisme constitue environ 25 % du PIB des Seychellois.
© Ax Lange
communautés dans la plus grande pauvreté.
Puis on trouve les pêcheurs locaux, des sai-
sonniers, qui sortent en mer et vendent le
produit de leur pêche sur les marchés locaux ;
une fois la saison de la pêche terminée, ils
vivent d’une autre activité, l’agriculture par
exemple. Ces artisans pêcheurs jouent un
rôle très important car ils utilisent des mé-
thodes à faible impact sur l’environnement.
Nous travaillons avec eux pour la protection
de certaines zones. Troisième catégorie, la
pêche industrielle avec ses grands bateaux
qui vont au large pour capturer de gros pois-
sons tels que les thons pour le secteur de la
conserverie, et dont les produits sont souvent
exportés vers l’Europe et d’autres pays.
Route protégée par des murs de pierres, Seychelles.
© UNEP, GRID Arendal/Lawrence Hislop
La moitié de la population mondiale vivra
à moins de 100 kilomètres des côtes d’ici
2030. Cette proportion sera-t-elle lamême
en Afrique ?
Oui. On assiste à un fort déplacement
des populations vers les côtes, où se déve-
loppent les activités économiques liées au
tourisme. Dans certains endroits comme
en Somalie, les activités économiques sont
liées à la piraterie : les gens vont là où se
trouve l’argent. Ces migrations sont sources
de difficultés pour les populations locales qui
doivent aussi partager les ressources ali-
mentaires, le travail... Cela engendre éga-
lement des problèmes de criminalité, de
mal-logement, entre autres.
Quel est le rôle de la Commission de
l’Océan Indien (COI) ?
Cette organisation intergouvernementale
régionale joue un rôle important dans les
domaines politiques, environnementaux,
sociaux et de gouvernance. Elle fournit de
l’aide, favorise la mise en réseaux, facilite
les échanges d’information et le com-
merce…Le tout au profit du développement
de tous les Etats-membres.
Les Seychelles et l’île Maurice font
preuve d’une meilleure gestion de la pêche
côtière que les Comores et Madagascar par
exemple. Cela est dû principalement à la
stabilité politique et bien sûr, à unemeilleure
gestion et formation. Au cours des cinquante
dernières années, l’île Maurice a beaucoup
investi dans le développement de l’agricul-
ture (notamment dans le secteur de la canne
à sucre), d’où un grave problème de pollu-
tion. Aujourd’hui, elle investit dans des
mesures d’atténuation et de compensation
en faveur de l’environnement côtier. L’île
jouit d’un secteur du tourisme très déve-
loppé et en forte croissance, ce qui n’est
pas sans conséquence sur le littoral, en
termes de pollution ou de conflits avec les
populations locales.
À cause d’un système défaillant de ges-
tion des déchets, Madagascar et les Co-
mores connaissent de graves problèmes
liés aux débris marins et aux déchets. Le
braconnage ou la pêche de subsistance y
sont également très répandus et la pêche
au poison ou à la dynamite sont encore pra-
tiquées, alors qu’elles tendent à disparaître
dans le reste de l’océan Indien.
Quels sont les principaux enjeux liés
au développement durable des Etats-
membres de la COI ?
Ils sont principalement soutenus par
l’Union européenne par le biais de l’Accord
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