Développement durable en Afrique & Satellites - page 75

d’évaluer l’état des forêts de mangroves
d’Afrique orientale et leur capacité à exercer
des fonctions de préservation des écosys-
tèmes à l’intention des populations locales.
L’objectif principal sera de déterminer
l’évolution dans le temps des zones fores-
tières et de la biomasse dans les man-
groves du Kenya. Les données serviront à
classer les mangroves des zones pilotes
selon leur productivité en biomasse, plus
ou moins élevée. Une telle classification est
en effet utile à l’élaboration de plans pour
une gestion durable des ressources des
mangroves.
Dans les années 1990, la cartographie
détaillée des mangroves dans le monde a
échoué parce que la résolution spatiale des
données satellitaires n’était pas suffisam-
ment fine (1km). Le récent Atlas mondial
des mangroves (publié par la FAO conjoin-
tement avec d’autres organisations) qui
cartographie 98,6% des mangroves exis-
tantes a été, lui, établi sur la base de l’ima-
gerie Landsat et autres sources. Avec ses
données généralement fiables tant du point
de vue de la chronologie que de la résolu-
tion, cet Atlas représente une avancée ma-
jeure pour la conservation des mangroves.
La base de données permet de faire des
comparaisons entre zones géographiques
et fixe un seuil à partir duquel il sera pos-
sible d’évaluer les changements à venir.
Une telle initiative au plan mondial pourrait
être validée en utilisant des données
locales et des données satellitaires de
haute résolution telles que celles produites
par les satellites QuickBird, IKONOS ou
même SPOT XS. Au Kenya les images haute
résolution produites par QuickBird ont été
utilisées avec succès pour caractériser les
espèces de mangroves à Gazi bay.
Le coût généralement élevé de l’image-
rie satellitaire disponible commercialement
exclut son utilisation régulière par de nom-
breux pays en développement. Les projets
qui ne disposent pas de financement suffi-
sant ont recours à l’imagerie Landsat dispo-
nible gratuitement et à la cartographie mon-
diale existante pour la végétation. Ceci peut
causer des problèmes lorsqu’il s’agit d’habi-
tats fragmentés ou linéaires comme c’est le
cas des mangroves. Qui plus est, la couver-
ture nuageuse particulièrement fréquente
dans ces zones côtières réduit la précision et
l’utilité de Landsat pour la cartographie des
mangroves et autres types de biodiversité
apparentée.
c
J.G. Kairo,
Consultant en management des mangroves
c/o Kenya Marine and Fisheries Research
Institute, Mombasa, Kenya
L’instrument optique
à résolution submétrique
Pléiades dans le hall
d’assemblage. Les deux
satellites Pléiades HR-1
et 2 sont équipés
de cet instrument.
Thales Alenia Space
© Yoann Obrenovitch
Image Envisat /MERIS montrant
des plaines côtières végétalisées de
Guinée-Bissau (avec son archipel
des Bijagos), la Gambie et le sud du
Sénégal (en rouge)...Des estuaires
qui serpentent, bordés de mangroves
alimentent les rias. La presqu’île du
Cap-Vert, en forme de crochet, apparaît
au nord.
©  ESA 2004
Plantation de mangrove dans
l’île de Pemba, Zanzibar. Son bois est utilisé
pour la construction car le sel le protège
des attaques des insectes.
© Carl Safina.
Biodiversité - 73
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