Développement durable en Afrique & Satellites - page 119

D
ans leurs conclusions, fondées sur les
actions entreprises pour atteindre les
objectifs du Millénaire pour le dévelop-
pement, les participants à la Conférence
Rio+20 ont réaffirmé que le développement
durable constitue l’objectif premier du pro-
gramme d’action mondial pour l’après-2015.
Le développement durable doit se faire en
adoptant une approche intégrée couvrant cha-
cun de ses trois volets, développement écono-
mique, développement social et protection de
l’environnement. Les participants ont confir-
mé l’importance que revêtent les données et
les informations tirées de l’observation sur la
Terre à des fins d’élaboration de politiques; ils
ont reconnu l’intérêt de mettre sur pied des
systèmes mondiaux d’observation de l’envi-
ronnement et ont constaté les efforts déployés
dans ce sens; ils ont aussi perçu la nécessité
d’appuyer et de renforcer les efforts consentis
par les pays en développement pour recueillir
et exploiter des données sur l’environnement.
Le GEO tient un rôle de premier plan,
puisqu’il apporte son concours au volet du
programme du développement durable
consacré à la protection de l’environnement, à
l’échelle mondiale, mais aussi à l’échelle ré-
gionale par le biais de l’initiative lancée spé-
cialement en faveur de l’Afrique: AfriGEOSS.
Conçue pour seconder les efforts que
l’Afrique déploie dans le but de combler le
fossé numérique et de mettre en place une
économie fondée sur les connaissances,
AfriGEOSS : renforcer les capacités de l’Afrique
Atelier TIGER à Hartebeesthoek, Afrique du Sud. Alors que de nombreux pays africains souffrent d’un manque d’eau, l’initiative TIGER de l’ESA a renforcé les capacités
de gérer cette précieuse ressource. AfriGEOSS s’appuie sur ces nouvelles connaissances ouvrant la voie à des pratiques de gestion durable de l’eau.
© ESA
l’initiative AfriGEOSS renforce les capacités
du continent dans la production, la gestion
et l’exploitation des données et informa-
tions relatives à l’observation de la Terre.
Le renforcement des capacités infras-
tructurelles de l’Afrique, à l’échelle conti-
nentale, régionale et nationale, constitue
un des objectifs principaux d’AfriGEOSS. Il
est essentiel en effet de consolider les ca-
pacités et les réseaux, pour veiller à ce
qu’ils demeurent fonctionnels sur tout le
continent et permettent ainsi de recueillir
des données d’observation sur la Terre,
d’élaborer des produits et des services et
de pérenniser cette chaine de valorisation.
Pour atteindre cet objectif, AfriGEOSS
coordonne les initiatives en place, s’appuie
sur les capacités existantes, exploite les ré-
seaux et l’infrastructure du GEO, et tire
parti des moyens et des ressources exis-
tants et prévus. L’élaboration et la mise en
œuvre d’un solide modèle de participation
font partie intégrante d’AfriGEOSS.
Les coordonnateurs régionaux ont été
identifiés et enquêtent sur les initiatives en
cours qui pourront servir de points de départ à
des programmes d’action et des projets précis
dans chaque région du continent. Les projets
comprendront à la fois des éléments d’infras-
tructure, des applications et services et des
programmes d’enseignement et de formation.
Il est demandé aux acteurs africains de
premier plan, à l’échelle du continent, de
définir une stratégie coordonnée d’acquisi-
tion des données satellitaires pour l’Afrique,
en liaison avec le réseau de stations de ré-
ception de données, et de promouvoir la
démocratisation et le partage des données.
Pour que l’initiative AfriGEOSS aboutisse,
il est absolument essentiel que les pays afri-
cains y apportent leur participation active.
Ainsi faut-il que ces pays soient plus nom-
breux à s’engager que les 21 nations afri-
caines déjà membres du GEO. Du point de
vue technologique et de celui de la coordina-
tion, il est essentiel aussi de pouvoir comp-
ter sur la contribution des organisations
africaines qui prennent part au GEO, notam-
ment l’Association africaine de télédétection
de l’environnement (AARSE), le Centre afri-
cain pour les applications de la météorologie
au développement (ACMAD), le Système
d’information sur l’environnement (EIS-Afri-
ca) et la Commission économique pour
l’Afrique relevant de l’ONU (CEA).
Si nous envisageons la prochaine dé-
cennie, nous avons bon espoir qu’Afri-
GEOSS jouera un rôle important dans l’ap-
plication du programme en faveur du
développement durable, puisque cette ini-
tiative renforcera les capacités de l’Afrique
dans la production, la gestion et l’exploita-
tion des données et informations relatives à
l’observation de la Terre.
c
Dr. Ganiyu I. Agbaje
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