Développement durable en Afrique & Satellites - page 38

Sécheresse en Somalie, Ethiopie, au Kenya et à Djibouti. Cette image, tirée des données du satellite SMOS, montre l’humidité du sol dans la corne de l’Afrique
entre avril et mi-juillet 2011. Les colorations orange et jaune indiquent peu ou pas d’ humidité, le vert et le bleu des niveaux plus élevés.
© 2011 ESA/CESBIO
M
ieux connaître l’action du climat sur
la composition et la qualité des
terres cultivées est indispensable si
l’on veut déterminer des techniques agri-
coles adaptées au terrain. La promotion de
la recherche scientifique reste donc impérative,
particulièrement dans le domaine environ-
nemental (agropédoclimatologie). L’Afrique
et l’Europe coopèrent de longue date en
matière de télédétection spatiale au service
du développement durable en Afrique. De
nombreux organismes tels l’Union africaine
et l’Union européenne ou bien des coopéra-
tions binationales ont mis en œuvre des
programmes destinés à valoriser l’exploitation
des données satellites.
La recherche scientifique agricole ivoirienne
est l’une des meilleures dans le domaine ca-
caoyer, mais ses budgets ont considérable-
ment diminué depuis les années 90.
Ils sont principalement consacrés à une
recherche de type “conventionnel” : amélio-
ration du matériel végétal, lutte contre les
maladies, etc. La prise en considération des
facteurs environnementaux, de la nécessaire
adaptation au changement climatique et
l’étude des agroécosystèmes cacaoyers res-
tent insuffisantes. Les contraintes budgé-
taires et les priorités de certaines
recherches n’en sont pas les seules raisons.
Dix années de crise politique n’ont pas
permis d’entretenir et de développer le
réseau d’instruments de mesures environ-
nementales, freinant la compréhension de
l’évolution des facteurs climatiques et des
impacts du changement climatique.
Le rôle des applications spatiales
Les recherches agricoles et environne-
mentales de terrain peuvent être consoli-
dées par les mesures réalisées par les sa-
tellites d’observation. Des données
environnementales clés telles que la plu-
viométrie, les températures ou l’évapo-
transpiration sont disponibles, sur une lon-
gue
série
temporelle.
L’Union
européenne et ses organisations ont mis en
œuvre des programmes pour valoriser l’ex-
ploitation de ces données spatiales en
Afrique. Il s’agissait tout d’abord de mettre
à disposition des experts africains des me-
sures telles que celles des satellites SPOT
offrant une cartographie des ressources
végétales naturelles ou bien agricoles (pro-
gramme VGT4Africa), ou ENVISAT et ERS
dans le domaine de la gestion des res-
sources en eau (programme TIGER). De
nouveaux satellites, tel SMOS, mesurent
entre autres l’humidité des sols, les futurs
Sentinel 4 et 5 sont dédiés à la météorolo-
gie et à la climatologie.
Ces données sont cruciales pour pallier les
limitations des systèmes terrestres. Surtout
en intégrant des dynamiques agroclima-
tiques à l’échelle de l’Afrique de l’Ouest, ou en
mesurant de nouvelles données locales pour
lesquelles des instruments au sol sont loin
des priorités budgétaires nationales.
Renforcer les réseaux d’utilisateurs
Afin d’assurer un meilleur accès aux
données, il a fallu développer des réseaux
de réception, tels PUMA ou EumetCast,
pour les données météo d’EUMETSAT.
Constatant que ces données restaient souvent
au sein des services de météorologie ou de
l’aviation civile africains, des programmes
comme AMESD ont été élaborés pour
étendre la diffusion des applications spa-
tiales aux centres de recherches africains.
Malgré tous ces efforts, la réalité du terrain
De l’Espace à la Terre
Plus humide
Plus sec
Le satellite SMOS (ici lors des essais
d’environnement) est une mission conjointe conduite
par l’ESA avec l’agence spatiale française CNES et
le Centro para el Desarrollo Tecnológico Industrial
espagnol.
Thales Alenia Space © J.D Dallet/Suds-Concepts
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