Développement durable en Afrique & Satellites - page 40

L
’agriculture est le pilier essentiel de
l’économie du Zimbabwe
avec pour
principales productions le maïs, le
sorgho, le millet, le soja, le coton, l’arachide
et les haricots. Elle joue un rôle clé en
matière de sécurité alimentaire. Plus de
70% des foyers dépendent de l’agriculture
non-irriguée. Sa contribution au PIB a
dépassé 18% au cours de la saison
2011/2012, elle emploie 37% de la main
d’œuvre et fournit 25% des exportations.
Près de la moitié des matières premières
utilisées dans l’industrie provient de l’agri-
culture. Le suivi du secteur agricole est
donc d’une importance primordiale pour
les responsables politiques et tous les
décideurs du pays.
La majorité de la popula-
tion est composée de
paysans qui pratiquent
une agriculture de sub-
sistance : leur production ne
sert pour l’essentiel qu’à la
consommation familiale, la
part réservée à la vente restant
infime.
Cette forme d’agriculture pluviale a subi
dans le passé les conséquences des varia-
tions climatiques, en particulier des séche-
resses qui aggravent la vulnérabilité de la
majorité de la population. Le Zimbabwe n’a
en fait que deux saisons, un hiver froid et sec
et un été chaud et humide, pendant lequel la
plupart des paysans sèment et plantent.
Les précipitations sont de l’ordre de 450 à
1000 mm par an et se produisent d’habi-
tude entre les mois d’octobre et mars.
Améliorer la qualité des données
Le ministère de l’agriculture a la charge
de ce secteur via le département des
services de développement et de vulgarisa-
tion agricoles (AGRITEX). Il emploie 4 800
vulgarisateurs de terrain, ce qui en fait un
département budgétivore. Le prix de revient
de chacune des trois évaluations réalisées
chaque saison de la production des cultures
et de l’élevage frôle le demi-million de dol-
lars. Un coût très élevé pour une économie
en développement comme celle du Zim-
babwe dont le PIB, mesuré en parité de
pouvoir d’achat (PPA) de 200 US dollars, est
de 8 542 par habitant. Le suivi de l’agricul-
ture par la télédétection spatiale peut ré-
duire le coût de ces évaluations et amélio-
rer la qualité des données obtenues. La
station de réception AMESD utilisée pour
les prévisions de pluviosité et de séche-
resse va beaucoup aider les responsables
politiques, principaux utilisateurs des don-
nées concernant l’agriculture, à faire leur
planification. Si la saison s’annonce mau-
vaise, ils veulent en effet connaître la situa-
tion pour l’ensemble du pays ( voir enca-
dré).
La station permettra également d’éva-
luer les rendements, un pari difficile à tenir
jusqu’à présent du fait du manque de per-
sonnel qualifié pour ce type d’opé-
ration. La télédétection spatiale
ne remplacera pas la méthodolo-
gie couramment appliquée, mais
elle la complètera et améliorera
d’autant la précision et la rapidité de
la transmission des données.
Tous les résultats obtenus par
les employés du service de vulgarisa-
tion seront triangulés avec les don-
nées de la télédétection. Nous espé-
rons qu’après vérification sur le
terrain et contrôle de la fiabilité de la
La croissance du maïs, plante la plus cultivée du Zimbabwe, est de plus en plus impactée par la montée des températures et la faiblesse des précipitations.
Le changement climatique pourrait provoquer des baisses considérables des rendements dans des régions arides, y compris dans des zones bien irriguées.
© Rutendo Nhongonhema
L’Afrique assure environ le tiers de la
production mondiale de sorgho.
© D.R
Panicule (faux ‘‘épi’’) de mil (Pennisetum
glaucum) au sud de Niamey.
© P.Hiernaux
Prévoir les rendements
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