télédétection, nous serons à même, dans
certaines zones, d’utiliser les données
fournies par la station de réception.
La technologie spatiale n’est pas une
nouvelle venue au Zimbabwe, mais, comme
dans beaucoup de pays en développement, il
n’a pas été possible d’en faire pleinement
usage. Principalement par ignorance de son
importance et de ses capacités opération-
nelles, mais aussi par manque d’équipement
et d’opportunités pour l’utiliser au sein du
gouvernement, lequel a la haute main sur la
production agricole au Zimbabwe.
Des tentatives ont été faites par différents
partenaires dont le Programme des Nations
Unies pour le Développement (PNUD).
Mais,du fait du manque d’équipement et de
personnel qualifié, très peu de services utili-
sent actuellement cette technologie. Résul-
tat, le pays reste à la traîne et subit des
conséquences de catastrophes que l’utilisation
de ces nouveaux outils aurait permis d’éviter.
Car la technologie spatiale ne sert pas
seulement à contrôler l’agriculture, les
changements climatiques ou la sécheresse :
elle peut aussi aider à planifier les besoins
dans les zones à risque. Comme on l’a vu,
le Zimbabwe dépend pour une grande part
de son agriculture, et elle est très sensible
aux variations environnementales. Or les
technologies spatiales peuvent non seule-
ment améliorer son suivi mais aussi aider à
faire face aux conséquences du change-
ment climatique.
Une agriculture durable, au Zimbabwe,
signifie des moyens d’existence durables
pour la population. L’une des raisons qui
font que la pauvreté a été une épine dans la
chair du pays est précisément que le déve-
loppement durable y est à la traîne. Le pays
se bat pour le développement durable mais,
pour y parvenir, il doit former du personnel
apte à utiliser les nouvelles technologies,
et prendre les initiatives pour acquérir les
équipements indispensables. Pour affron-
ter les chocs et les risques qui nous
guettent, aller vers le développement du-
rable constitue jusqu’à un certain point la
réponse. Le pays doit donc s’engager à en
faire un enjeu clé.
c
Rutendo Nhongonhema
Ministère de l’Agriculture
Harare, Zimbabwe
L’objectif principal de GEOGLAM (Global Agricultural Monitoring, initiative de GEO) est de renforcer la capacité de la communauté internationale pour produire
et diffuser des informations exactes et à jour sur la production agricole à l’échelle nationale, régionale et mondiale, avec une composante dédiée pour les
pays/régions à production à risque. La fonte du glacier du Kilimandjaro, montagne la plus haute de l’Afrique (5895 m) en bas à droite sur cette image Envisat,
affectera par exemple l’agriculture en Tanzanie, au Kenya et en Ouganda.
© ESA
Collecte des données
A l’annonce d’une mauvaise saison les
responsables politiques veulent connaître
la situation dans tout le pays. Les vulgari-
sateurs doivent donc produire à très court
terme les données nécessaires, par
exemple délimiter les zones affectées par
la sécheresse de mi-saison. Il leur faut
parfois parcourir à pied jusqu’à 70 km en
une semaine pour demander aux fer-
miers quelle partie de leur plantation est
menacée par la sécheresse. Désormais
c’est la station AMESD qui va aider le
Bureau Central à cartographier les zones
touchées. L’employé du service de vulga-
risation pourra faire son enquête de terrain
quand il le jugera bon, en recueillant
d’autres données, telles que les zones
cultivées et les prévisions de rendement.
Sheila Bauren
Spécialiste en vulgarisation, AGRITEX
Harare, Zimbabwe
Sélection de données de la station AMESD du
Botswana College of Agriculture.
© Telespazio
Outils spatiaux - 39