Développement durable en Afrique & Satellites - page 53

Depuis l’antiquité, le régime alimentaire égyptien accorde une place importante au poisson. C’est aujourd’hui la principale source de protéines animales
relativement bon marché pour une population en forte croissante. Ici, sur la rive ouest de Louxor.
© J-D Dallet/Suds-Concepts
la conductivité spécifique, le pH, la turbidité,
l’oxygène dissous (OD), la chlorophylle, les
matières solides dissoutes, la température
et le niveau d’eau, alors que les observations
par satellite incluent l’imagerie MERIS
(source de données primaires) et MODIS
(source de données secondaires). Les données
d’observation de la Terre sont acquises en
même temps que des observations de 
terrain, avec le soutien de l’ESA.
Le projet a contribué à enrichir le service
actuel de surveillance des eaux du lac par des
données quantitatives sur la qualité de l’eau
(TUR - turbidité -, TDS - Total de sels dissous,
et CHL - Chlorophylle-a). Par ailleurs, la ré-
pétitivité du satellite a été maximisée en utili-
sant chaque image disponible acquise au-
dessus de la zone étudiée (seulement pour
les produits constituants de l’eau). Combi-
nées avec des informations précises sur la
variation spatiale des paramètres critiques
de qualité de l’eau du lac, les mesures
in situ
effectuées de façon continue par les stations
du lac Manzalah ont fourni aux responsables
de la gestion des ressources en eau des in-
formations importantes, à une très haute
résolution temporelle. Les mesures des sta-
tions RTWQ ont été beaucoup plus riches
que des mesures
in situ
conventionnelles,
alors que les produits dérivés de l’imagerie
satellitaire ont permis l’ajout d’une dimen-
sion spatiale, qui ne peut être obtenue par
d’autres moyens.
Enfin, en faisant la relation entre les signa-
tures spectrales et les paramètres primaires
de qualité de l’eau déjà mentionnés, il est 
possible d’étendre cette capacité aux para-
mètres secondaires tels que les nutriments et
l’oxygène dissous qui ne peuvent pas être 
observés directement par les outils spatiaux,
mais qui pourraient être cartographiés grâce
aux relations existant avec les paramètres 
primaires.
Le projet a déjà fourni des données im-
médiatement utilisables à la population 
vivant dans les îles autour du lac (50 000 ha-
bitants) qui a besoin d’informations pour ses
activités piscicoles et agricoles. Les images
du capteur MERIS nous donnent une image
de la zone dans son ensemble. "Sans cela,
nous aurions uniquement des informations
sur les réserves en eau ", indique un officiel,
qui ajoute "si nous arrêtons le projet mainte-
nant, tout ceci ne serait considéré que
comme un travail de recherche ".
Afin de le rendre pleinement opération-
nel, le projet aœuvré pour tenir informés tous
les utilisateurs potentiels des résultats et des
données disponibles. Un protocole d’accord a
été signé pour un partage mensuel des don-
Barque funéraire à rames, tombe du pharaon
Meketre, Thèbes Ouest.
© R. Clavaud/Suds-Concepts
nées entre le Centre National de Recherche
sur l’Eau, porteur du projet, et l’Autorité pour
les ressources et le développement de la
pêche. Il prévoit la diffusion des données dis-
ponibles et l’échange de points de vues sur
les actions à entreprendre. "Le maintien 
opérationnel du système et sa continuelle
amélioration représentent le futur défi des
membres du projet", déclare le coordonnateur
du projet.
c
Professeur Akram M. Elganzori
Directeur de l’Unité de Recherches Stratégiques
Centre National de Recherche sur l’eau
Ministère de l’Irrigation
et des Ressources hydrauliques
Le Caire, Égypte
Eau - 51
1...,43,44,45,46,47,48,49,50,51,52 54,55,56,57,58,59,60,61,62,63,...130
Powered by FlippingBook