Développement durable en Afrique & Satellites - page 59

Juillet 2013 : une famille attend près d’un point de distribution de nourriture de la Croix-Rouge dans la Province de Kunene, dans le nord de la Namibie.
On estime que 780 000 personnes – environ le tiers de la population de la Namibie – sont maintenant considérées comme souffrant d’insécurité alimentaire.
Parmi elles, 330 000 nécessitent selon le gouvernement une aide d’urgence.
© IFAD/Susan Beccio
A
u cours des 30 dernières années, les
sécheresses récurrentes en Afrique
ont eu un effet désastreux sur une
situation économique et sociale déjà très
difficile. La détermination et la localisation
précoce de ces anomalies permettent la
mise en place de mesures de prévention.
Sur le plan écologique, le Sénégal appar-
tient à la zone sahélienne où la majorité
des habitants dépend économiquement
de la production agricole et pastorale.
Or, la pluviométrie y est caractérisée par
une importante variabilité spatio-tempo-
relle qui peut affecter les cultures et les
pâturages.
Le Centre de Suivi Écologique (CSE) de
Dakar a mis en place un dispositif basé sur
l’utilisation des technologies modernes
telles que la télédétection et les systèmes
d’information géographiques pour localiser
des zones affectées par la sécheresse. En
effet, du début mai à fin octobre, un Groupe
de Travail Pluridisciplinaire (GTP) auquel
participe le CSE se réunit tous les 10 jours
et remonte l’information vers les décideurs,
les ministères et aussi les organisations
paysannes, au moyen de bulletins illustrés.
Distribués auparavent par la voie postale,
ils sont aujourd’hui diffusés par courrier
électronique.
Analyse et suivi
Ce dispositif est articulé autour des
composantes suivantes :
Analyse de la phase d’installation des
cultures (mil, arachide) par application d’un
modèle basé sur l’utilisation des images
d’estimation des pluies calculées à partir
des données Meteosat (mai-août). Il s’agit
là d’une des phases les plus sensibles à la
sécheresse. Souvent, les agriculteurs se
demandent si les premiers semis ont des
chances de réussir ou pas. Les prévisions
leur sont fournies par zone. Si elles ne sont
pas bonnes, il va falloir ressemer. Nous
pouvons alors leur proposer des alternatives
avec des variétés de semences adaptées ;
Analyse de l’évolution des précipitations
(données fournies par l’Agence Nationale de
la Météorologie du Sénégal) pour détermi-
ner les déficits et les excédents de pluie, et
estimer l’impact sur les cultures et les
pâturages (mai-octobre) ;
Suivi de la croissance de la végétation
(mai-octobre), basé sur l’Indice des Condi-
tions de Végétation (ICV) calculé à partir
des données SPOT VEGETATION obtenues
grâce à un partenariat CSE-VITO (voir page
suivante). Cela permet de mesurer et
d’identifier les zones où la végétation et, par
conséquent les cultures, montrent des
signes de stress ;
Analyse de l’état des pâturages situés
autour des principaux points d’eau de la
zone pastorale du Sénégal à l’aide des
images satellitaires et des campagnes de
mesures au sol. Cela permet de déterminer
les rendements des pâturages et d’orienter
les déplacements des troupeaux (août à
décembre). Un des produits majeurs à ce
niveau reste la carte de production végétale
qui quantifie la biomasse disponible. Son
Sécheresse 
et télédétection
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